Qu’est-ce que le Canakinumab?
Le Canakinumab est un médicament d’exception appartenant à la famille des biothérapies ciblant l’interleukine 1 (IL-1), l’une des molécules responsables des symptômes de l’inflammation dans les maladies autoinflammatoires. Il s’agit d’un anticorps monoclonal dirigé contre l’IL-1, qui va bloquer son effet dans le corps et supprimer les symptômes de l’inflammation. Il est utilisé dans des maladies auto-inflammatoires depuis 2009.
Indication et posologie
Le Canakinumab est un médicament de 2ème ligne qui a l’indication dans :
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Les cryopyrinopathies.
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La Fièvre Méditerranéenne Familiale en cas de résistance, intolérance ou contre-indication à la colchicine.
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Le déficit en Mévalonate Kinase.
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Le syndrome TRAPS.
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L’arthrite de la goutte.
Il est prescrit par votre médecin spécialiste grâce à une ordonnance d’exception. Une fois récupéré à la pharmacie, il faut le conserver au réfrigérateurà 4°C. Pour voyager, il doit donc être transporté dans une petite glacière pour le maintenir à 4°C.
Il s’administre en injection sous-cutanée à la dose fixe de 150 mg. L’intervalle entre les injections varie selon les patients: en général toutes les 8 semaines, pouvant être rapproché.
L’injection peut être réalisée par le patient lui-même, ou avec l’aide d’une infirmière à domicile
Avant de prescrire le Canakinumab ®
Avant de débuter le Canakinumab, votre médecin spécialiste effectue un bilan afin d’éliminer une contre-indication au traitement comme une infection (en particulier dentaire ou pulmonaire).
Il est nécessaire de mettre à jour vos vaccinations obligatoires auprès de votre médecin traitant et de vous vacciner contre la grippe et le pneumocoque.
Conseils d’administration
- Sortir le canakinumab du réfrigérateur 15 à 30 minutes avant l’injection pour qu’il soit à température ambiante.
- Vous pouvez poser un pain de glace dans un torchon sur la peau pendant 15 minutes avant l’injection afin d’anesthésier la peau et 15 minutes après l’injection.
- Désinfecter soigneusement la peau en regard du site d’injection
- Injecter en sous cutané: bas ventre, cuisse, bras.
Tolérance
Le Canakinumab nécessite une surveillance biologique mensuelle initialement pour vérifier son efficacité (normalisation de la CRP) et sa tolérance (hémogramme, transaminases) puis espacée avant chaque nouvelle injection.
ll n’y a quasiment jamais de réaction aux points d’injection du Canakinumab et l’injection n’est pas douloureuse.
Un effet secondaire est la survenue plus fréquente d’infections des voies aériennes supérieures (rhino-pharyngite, bronchite).
Questions pratiques
En cas de survenue d’une infection avec fièvre persistant > 48 heures, il convient de consulter rapidement votre médecin traitant pour faire le point.
Il n’est pas nécessaire d’arrêter le Canakinumab en cas de détartrage. En cas d’extraction ou d’abcès dentaire, on recommande d’interrompre le Canakinumab une semaine avant le geste et de proposer une antibioprophylaxie pour entourer le geste. En cas d’intervention plus lourde, votre dentiste devra échanger avec votre médecin spécialiste pour discuter d’un arrêt temporaire du Canakinumab.
En cas d’intervention chirurgicale, votre chirurgien devra échanger avec votre médecin spécialiste pour discuter d’un arrêt temporaire du Canakinumab.
Vaccination sous Canakinumab
Les seuls vaccins contre-indiqués en cas de prise de Canakinumab sont les vaccins vivants atténués (BCG, rougeole, Oreillons Rubéole (ROR), varicelle, fièvre jaune, polio par voie buccale.
En cas de nécessité d’en faire pour voyager en pays tropical, il convient de prévenir votre médecin spécialiste afin de suspendre temporairement le Canakinumab.
La vaccination anti-grippale annuelle est fortement recommandée.
Fertilité, grossesse & allaitement
Des données limitées sont disponibles sur l’utilisation du Canakinumab chez la femme enceinte.
Aucun effet du Canakinumab sur la fertilité, le développement précoce, le développement embryo-fœtal ou sur le développement péri- et post-natal n’a été observé chez des femelles singe marmoset gestantes à des doses supérieures à celles utilisées en clinique humaine. Ceci nous conduit donc parfois à prescrire le Canakinumab dans certaines maladies autoinflammatoires y compris pendant la grossesse en ayant bien exposé les avantages et risques à la patiente.
L'excrétion du Canakinumab et de ses métabolites dans le lait maternel est inconnue.
Cependant, les données de surveillance du centre de référence des agents tératogènes (CRAT) sont rassurantes et son utilisation en cours d'allaitement est envisageable en accord avec le médecin référent et le pédiatre.