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Premier auteur : P. Mertz

Revue: Autoimmunity Reviews

Régulateurs clés de la dynamique du cytosquelette d'actine

Les maladies autoinflammatoires (MAI) sont des affections entraînant une hyperactivation de l’immunité innée sans infection sous-jacente. Elles peuvent être poly- (comme la maladie de Still) ou monogéniques. Le nombre de MAI monogéniques ne cesse d’augmenter grâce à la découverte de nouvelles pathologies et mécanismes physiopathologiques, rendue possible en partie par un accès facilité au séquençage pangénomique. Les actinopathies avec manifestations autoinflammatoires représentent un sous-groupe émergent des MAI, associé à des anomalies dans la régulation de la dynamique du cytosquelette d’actine. Ces maladies se manifestent généralement dès la période néonatale et associent de manière variable une immunodéficience primaire de sévérité variable, des cytopénies (notamment une thrombopénie), des manifestations auto-inflammatoires touchant principalement la peau et le système digestif, ainsi que des caractéristiques atopiques et auto-immunes.


Le diagnostic doit être envisagé en priorité en présence d’un trouble autoinflammatoire cutané et digestif d’apparition précoce, associé à une immunodéficience primaire et à une thrombopénie ou une tendance hémorragique. Certaines de ces maladies présentent des caractéristiques spécifiques, comme un risque de syndrome d’activation macrophagique (SAM) ou une prédisposition à l’atopie ou à une lymphoprolifération. La physiopathologie complète de ces maladies reste encore mal comprise, et des études supplémentaires sont nécessaires pour en élucider les mécanismes sous-jacents, ce qui pourrait orienter les choix thérapeutiques. Dans la plupart des cas, la gravité des affections impose une greffe de moelle allogénique comme option thérapeutique.


Dans cette revue, nous abordons ces nouvelles maladies en proposant une approche pratique basée sur les principales anomalies biologiques associées et les caractéristiques cliniques spécifiques, avec un focus particulier sur les actinopathies récemment décrites, notamment les déficits en DOCK11 et ARPC5. Néanmoins, les tests génétiques demeurent essentiels pour établir un diagnostic définitif, et divers diagnostics différentiels doivent être envisagés.



Dernière mise à jour : 6 mars

Premier auteur :Parentelli et al

Revue: La Revue de médecine interne

Fig. 2. Frise chronologique des découvertes des mutations somatiques et constitutionnelles dans les maladies autoinflammatoires
Fig. 2. Frise chronologique des découvertes des mutations somatiques et constitutionnelles dans les maladies autoinflammatoires

Résumé:

Les maladies autoinflammatoires (MAI) sont des maladies liées à des dérégulations de l’immunité innée au cours desquelles les patients présentent classiquement des manifestations inflammatoires systémiques, en particulier de la fièvre, des éruptions cutanéomuqueuses, des arthromyalgies et des douleurs abdominales avec une élévation des biomarqueurs sanguins d’inflammation. Lors de leur découverte, ces maladies ont été associées à des mutations constitutionnelles dans des gènes codant pour des protéines intervenant dans l’immunité innée et il était considéré que ces maladies devaient donc débuter dans l’enfance. Ce dogme des mutations constitutionnelles dans les MAI n’est plus aussi incontestable puisque depuis 2005, plusieurs cas de mosaïcismes ont été rapportés dans la littérature, initialement dans les cryopyrinopathies, mais également dans d’autres MAI chez des patients avec des phénotypes cliniques évidents et un début tardif d’expression de la maladie, en particulier dans le syndrome VEXAS (Vacuoles, E1 enzyme, X-linked, Autoinflammatory, Somatic syndrome) et très récemment dans le gène MEFV. Les techniques de séquençage de nouvelle génération sont plus sensibles que le Sanger pour détecter les mosaïcismes. Ainsi, lorsqu’un diagnostic clinique semble évident mais qu’aucune mutation constitutionnelle n’est retrouvée par les analyses génétiques avec faible profondeur, il est utile de discuter avec les généticiens experts afin d’envisager une autre approche génétique que ce soit chez un enfant ou un adulte. Cela modifie les situations devant lesquelles les cliniciens peuvent évoquer ces maladies. Cette revue fait le point sur les cas de mosaïcisme décrits dans les MAI à ce jour.

© 2024 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.




Premier auteur : P. Mertz

Revue: La Revue de médecine interne


Principaux intervenants dans la régulation de la dynamique du cytosquelette d’actine.
Fig1: Principaux intervenants dans la régulation de la dynamique du cytosquelette d’actine.

Résumé:


Les maladies autoinflammatoires (MAI) sont des maladies aboutissant à une activation inadaptée de l'immunité innée en dehors de toute infection. Le champ des MAI monogéniques est en constante expansion, avec la découverte de nouvelles pathologies et mécanismes physiopathologiques grâce à notamment l’accès facilité aux séquençages pangénomiques. Les actinopathies avec manifestations autoinflammatoires sont un nouveau groupe émergent de MAI, lié à des défauts dans la régulation de la dynamique du cytosquelette d’actine. Ces maladies débutent le plus souvent en période néonatale, et associent à des degrés variables un déficit immunitaire primitif plus ou moins sévère, des cytopénies (en particulier thrombopénie), des manifestations autoinflammatoires notamment cutanéodigestives, des manifestations atopiques et auto-immunes. Le diagnostic est à évoquer essentiellement devant un tableau d’auto-inflammation cutanéodigestif de début précoce, associé à un déficit immunitaire primitif et à une thrombopénie ou à une tendance aux saignements. Certaines de ces maladies présentent des spécificités, notamment un risque de syndrome d’activation macrophagique ou une tendance à l’atopie ou à la lymphoprolifération. Nous proposons ici une revue de la littérature sur ces nouvelles maladies, avec une proposition d’approche pratique en fonction des principales anomalies biologiques associées et quelques particularités cliniques. Le diagnostic demeure cependant génétique, et plusieurs diagnostics différentiels sont à évoquer. La physiopathologie de ces maladies n’est pas encore entièrement élucidée, et des études sont nécessaires afin de mieux éclaircir les mécanismes inhérents pouvant guider le choix des thérapeutiques. Dans la plupart des cas, la sévérité du tableau indique l’allogreffe de moelle.

© 2023 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société Nationale Française de Médecine Interne(SNFMI).




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