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Premier auteur : Djouher Ait-IdirRevue :  Molecular Genetics and Genomics


Prédiction des facteurs de risque génétiques de l'amylose AA chez des patients algériens atteints de fièvre méditerranéenne familiale




Résumé de l'article

Introduction :

L'amylose rénale associée à l'amyloïde (AA) est une complication sévère de la fièvre méditerranéenne familiale (FMF). Son apparition est rapportée comme associée à des polymorphismes dans le gène de la protéine serum amyloïde A1 (SAA1) et de variants dans le gène MEFV, associé à la FMF respectivement.

En Algérie, l'association entre les variants SAA1 et l'amylose liée à la FMF n'avait pas été étudiée, d'où l'objectif de cette étude cas-témoins.

 

Méthodes :  120 sujets ont été inclus dont 60 témoins sains et 60 patients FMF non apparentés (39 avec amylose et 21 sans amylose). Tous ont été génotypés pour les allèles SAA1 (SAA1.1, SAA1.5 et SAA1.3), et un sous-ensemble d'entre eux pour le polymorphisme - 13 C/T en utilisant la réaction en chaîne de la polymérase - polymorphisme de longueur de fragment de restriction (PCR-RFLP). Les comparaisons entre les fréquences des génotypes et des allèles ont été effectuées à l'aide des tests du chi carré et de Fisher.

 

Résultats :

Parmi les 39 patients FMF avec amylose AA, il y avait 18 hommes pour 21 femmes ; l’âge moyen était de 39,5 ans avec un âge moyen de 11,5 ans au début de la FMF et un nombre moyen d’évolution de la FMF de 24,5 ans ; Dans 36% des cas il y avait de la consanguinité et une histoire familiale. 77% étaient traités par colchicine. IL n’y avait pas de différence significative pour ces éléments par rapport aux patients FMF sans amylose.

 

Le génotype SAA1.1/1.1 était prédominant chez les patients atteints de FMF compliquée d’amylose AA, par rapport aux patients atteints de FMF sans amylos (p = 0,001) et aux témoins (p < 0,0001).

Le génotype SAA1.1/1.5 était plus élevé chez les patients sans amylose (p = 0,0069) et chez les témoins (p = 0,0082) que chez les patients atteints d'amylose.

La régression logistique bivariée a révélé un risque accru d'amylose AA avec trois génotypes, SAA1.1/1.1 [odds ratio 7,589 (OR) ; intervalle de confiance à 95 % (IC) : 2,130-27,041] (p = 0,0018), SAA1.1/1.3 [OR 5,700 ; 95 % CI : 1,435-22,644] (p = 0,0134), et M694I/M694I [OR 4,6 ; 95 % CI : 1,400-15,117] (p = 0,0119).

Le groupe SAA1.1/1.5 Le génotype - 13 C/C [OR 0,152 ; 95% CI : 0,040-0,587] (p = 0,0062) était protecteur contre l'amylose.

Dans tous les groupes, le génotype - 13 C/C prédominait et n'était pas lié aux complications rénales [OR 0,88 ; IC 95% : 0,07-10,43] (p = 0,915).

 

Discussion et conclusion :

En conclusion, contrairement au polymorphisme - 13 C/T, les génotypes SAA1.1/1.1, SAA1.1/1.3 et M694I/M694I peuvent augmenter le risque de développer une amylose AA rénale dans la population algérienne avec fièvre Méditerranéenne familiale.


P. Mertz a, V. Hentgenb, G. Boursier c, J. Delond, S. Georgin-Laviallee,∗,f

Graphical abstract revue actinopathies


Résumé:

Les maladies autoinflammatoires (MAI) sont des maladies aboutissant à une activation inadaptée de l’immunité innée en dehors de toute infection. Le champ des MAI monogéniques est en constante expansion, avec la découverte de nouvelles pathologies et mécanismes physiopathologiques grâce à notammentl’accès facilité aux séquenc¸ ages pangénomiques. Les actinopathies avec manifestations autoinflammatoires sont un nouveau groupe émergent de MAI, lié à des défauts dans la régulation de la dynamique du cytosquelette d’actine. Ces maladies débutent le plus souvent en période néonatale, et associent à des degrés variables un déficit immunitaire primitif plus ou moins sévère, des cytopénies (en particulier thrombopénie), des manifestations auto-inflammatoires notamment cutanéodigestives, des manifestations atopiques et auto-immunes. Le diagnostic est à évoquer essentiellement devant un tableau d’auto-inflammation cutanéodigestif de début précoce, associé à un déficit immunitaire primitif et à une thrombopénie ou à une tendance aux saignements. Certaines de ces maladies présentent des spécificités, notamment un risque de syndrome d’activation macrophagique ou une tendance à l’atopie ou à la lymphoprolifération. Nous proposons ici une revue de la littérature sur ces nouvelles maladies, avec une proposition d’approche pratique en fonction des principales anomalies biologiques associées et quelques particularités cliniques. Le diagnostic demeure cependant génétique, et plusieurs diagnostics différentiels sont à évoquer. La physiopathologie de ces maladies n’est pas encore entièrement élucidée, et des études sont nécessaires afin de mieux éclaircir les mécanismes inhérents pouvant guider le choix des thérapeutiques. Dans la plupart des cas, la sévérité du tableau indique l’allogreffe de moelle.

© 2023 Publié par Elsevier Masson SAS au nom de Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI).




Dernière mise à jour : 18 oct. 2024

I. Elhani a,b,∗, A. Aoubac, Q. Riller d, H. Vergneault e, G. Boursier f,g, F. Rieux-Laucat d, V. Hentgena, S. Georgin-Lavialle b,e,∗


L'haploinsuffisance de A20 : que doit connaître le clinicien?

L'haploinsuffisance de A20 (HA20) est une maladie autoinflammatoire monogénique, associée à des mutations de transmission autosomique dominante du gène TNFAIP3. Elle entraîne un défaut d’inactivation de la voie pro-inflammatoire du NF-B. Moins de 200 cas ont été décrits dans le monde. Le tableau clinique de la maladie repose essentiellement sur un triptyque constitué par une fièvre et/ou un syndrome inflammatoire biologique récurrents, une aphtose volontiers bipolaire et une folliculite cutanée. Cependant, le spectre clinique du HA20 est très large et inclut des atteintes digestives, articulaires, cutanées, péricardiques ou ganglionnaires. Il existe également une association fréquente à des manifestations et/ou des marqueurs auto-immuns, dont les anticorps anti-nucléaires et anti-ADN natifs. Ainsi, le diagnostic de nombres d’affections systémiques ou organiques et principalement la maladie de Behçet, la maladie de Crohn, voire le lupus systémique, a pu être redressé en diagnostic de HA20 par la recherche moléculaire d’une mutation hétérozygote avec déficit fonctionnel de TNFAIP3. Si les premières manifestations de la maladie surviennent souvent dans les premières années de vie, son diagnostic n’est souvent fait qu’à l’âge adulte et requiert une implication des médecins pédiatres et adultes. Les traitements du HA20 ne sont pas codifiés, reposant sur immunomodulateurs et immunosuppresseurs conventionnels ou biologiques adaptés à la symptomatologie du patient. Cette revue met ainsi la lumière sur les vastes challenges diagnostiques de cette maladie autoinflammatoire rare mais probablement sous-diagnostiquée.

© 2023 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.




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