Premier auteur : P. Mertz
Revue: Autoimmunity Reviews
Lien vers L’article: https://doi.org/10.1016/j.autrev.2024.103715
Les maladies autoinflammatoires (MAI) sont des affections entraînant une hyperactivation de l’immunité innée sans infection sous-jacente. Elles peuvent être poly- (comme la maladie de Still) ou monogéniques. Le nombre de MAI monogéniques ne cesse d’augmenter grâce à la découverte de nouvelles pathologies et mécanismes physiopathologiques, rendue possible en partie par un accès facilité au séquençage pangénomique. Les actinopathies avec manifestations autoinflammatoires représentent un sous-groupe émergent des MAI, associé à des anomalies dans la régulation de la dynamique du cytosquelette d’actine. Ces maladies se manifestent généralement dès la période néonatale et associent de manière variable une immunodéficience primaire de sévérité variable, des cytopénies (notamment une thrombopénie), des manifestations auto-inflammatoires touchant principalement la peau et le système digestif, ainsi que des caractéristiques atopiques et auto-immunes.
Le diagnostic doit être envisagé en priorité en présence d’un trouble autoinflammatoire cutané et digestif d’apparition précoce, associé à une immunodéficience primaire et à une thrombopénie ou une tendance hémorragique. Certaines de ces maladies présentent des caractéristiques spécifiques, comme un risque de syndrome d’activation macrophagique (SAM) ou une prédisposition à l’atopie ou à une lymphoprolifération. La physiopathologie complète de ces maladies reste encore mal comprise, et des études supplémentaires sont nécessaires pour en élucider les mécanismes sous-jacents, ce qui pourrait orienter les choix thérapeutiques. Dans la plupart des cas, la gravité des affections impose une greffe de moelle allogénique comme option thérapeutique.
Dans cette revue, nous abordons ces nouvelles maladies en proposant une approche pratique basée sur les principales anomalies biologiques associées et les caractéristiques cliniques spécifiques, avec un focus particulier sur les actinopathies récemment décrites, notamment les déficits en DOCK11 et ARPC5. Néanmoins, les tests génétiques demeurent essentiels pour établir un diagnostic définitif, et divers diagnostics différentiels doivent être envisagés.